Le scrutin du 29 mai aura été fatal aux baisses d'impôt. Au milieu de son discours, Dominique de Villepin se fait solennel : il annonce que le plan emploi coûtera 4,5 milliards d'euros en 2006, «une somme importante, à la hauteur du défi». Et qui, ajoute-t-il, «amène mon gouvernement, en plein accord avec le président de la République, à prendre ses responsabilités. Toutes nos marges de manoeuvre iront à l'emploi : ce choix commande de faire une pause dans la baisse de l'impôt sur le revenu». En deux phrases, la promesse centrale de la campagne électorale de Jacques Chirac en 2002 s'envole en fumée. Le Président, lors de ses voeux en janvier, avait pourtant confirmé la réduction de la fiscalité. Promesse chère aux plus libéraux de l'UMP, toujours soutenue par Jean-Pierre Raffarin, Hervé Gaymard puis Thierry Breton.
«Aucun dérapage». Villepin avait eu droit, au cours des dernières quarante-huit heures, aux assauts de Jean-Louis Debré et de Patrick Ollier : ils le pressaient, pour relancer la croissance, de s'affranchir des règles du pacte de stabilité et de croissance européen, qui obligent la France à maintenir en 2005 et 2006 les déficits publics sous le niveau des 3 % du PIB. Mardi, les commissions des Finances de l'Assemblée et du Sénat passaient à la contre-attaque. «Nous lui avons fait savoir, raconte un participant, qu'en ce cas une digue sauterait et que cela aurait des conséquences politiques.» Le nouveau Premier ministre a donc choisi d'intégrer les contraintes europ