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Libération

Blair ou l'urgence de la prudence

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Londres va présider l'UE à partir de juillet, dans la pire des situations.
publié le 10 juin 2005 à 2h33

Londres de notre correspondante

Il y a peut-être bien un plan B (lair) de sortie de la crise. Mais il y a surtout pour le moment un plan P (rudence). A quelques jours du sommet européen des 16-17 juin, les Britanniques sont très réticents à expliquer en détail comment ils vont gérer leur présidence semestrielle de l'Union européenne, à compter du 1er juillet. «Il y a eu un vote français et un vote néerlandais, qui ont rejeté le traité. Pensez-vous vraiment qu'on peut les mettre de côté ? Au sommet européen, nous allons examiner le processus de ratification et nous verrons si les pays qui ont rejeté le traité peuvent envisager de le ratifier par un autre moyen», dit-on au Foreign Office. Message qui n'est que la déclinaison de ce que Tony Blair a expliqué au Financial Times mardi. Sauver des bouts de traité, ou envisager une renégociation «ce n'est pas possible, tant que nous n'avons pas cette réponse».

En suspendant son propre processus de référendum, Londres a pu apparaître soulagé d'éviter de soumettre la Constitution au vote. Tony Blair a voulu contredire cette impression, en saluant les mérites du traité à ses yeux. Son ministre des Affaires étrangères, Jack Straw, en a rappelé les points forts : davantage de contrôle donné aux parlements nationaux sur le processus européen, présidence cohérente de deux ans et demi, «subsidiarité» renforcée. Mais pour l'heure, la diplomatie britannique souligne plutôt «l'incroyable difficulté de la situation». Et son incertitude encore ren