Il y a ceux qui la jouent à la Nuit des morts vivants, en affirmant que le processus de ratification, tel un zombie, doit aller de l'avant. Ceux qui rêvent à une Rencontre du troisième type, verraient se poser sur le sol européen un ovni en forme de Constitution plus politique, plus sociale, plus à leur goût, etc. Entre les deux, on n'entend plus aucun bruit monter de l'Union européenne, assommée après avoir percuté le mur du non aux mille parpaings. Les illusionnistes semblent avoir égaré le «plan B» qui devait sortir du chapeau. Eurodéputés et eurocrates sont sans voix, bien incapables de trouver une sortie de crise.
Constitution ou pas, l'Europe est pourtant toujours là. On peut on doit ? se résoudre à ce qu'elle ne prenne pas plus de substance sociale et politique, ni qu'elle s'élargisse, avant longtemps. On espère qu'elle ne va pas partir en vrille au gré des crispations nationales et des europhobies lâchées dans la campagne, ni se muer en bastions d'une forteresse assiégée. Blair, Chirac, Schröder et autres auront-ils la vision, la conviction et la légitimité pour passer les compromis indispensables à l'adoption du prochain budget européen ? Pas sûr.
Il est normal, si tôt après l'accident, que l'Union soit en panne et qu'aucun mécanicien français, ni même polonais, n'ait idée de comment la remettre en marche. Mais le mal peut être plus grave. Si un bricolage peut permettre à l'UE de fonctionner à vingt-cinq, en amendant le traité de Nice, cela ne répondra pas au défi