Strasbourg (UE) envoyé spécial
Le fameux plan B dont le non de gauche français avait affirmé l'existence durant la campagne n'existe donc pas. Après le rejet par la France et les Pays-Bas de la Constitution européenne, aucune solution de rechange réaliste n'a encore émergé. L'Union est en panne, et nul ne paraît savoir comment relancer la machine. Le Parlement européen, la boîte à idées de l'Europe, à qui on doit notamment la proposition de rédiger cette Constitution et d'en confier la rédaction à une convention, a dressé, cette semaine à Strasbourg, un constat d'impuissance : pour la première fois de son histoire, il a renoncé à adopter la moindre «résolution» à la veille du sommet européen des 16 et 17 juin. Une façon de s'en remettre aux chefs d'Etat et de gouvernement.
Plan D. Mais l'attente des eurodéputés risque d'être déçue : hormis une suspension, pour une durée indéterminée, du processus de ratification, aucune solution ne devrait sortir de ce Conseil européen. Les Vingt-Cinq en sont encore à se demander ce qui s'est passé. Ils veulent donner du temps au temps en espérant éviter que le traité constitutionnel soit définitivement enterré. Faute de mieux, ils vont essayer d'adopter le budget 2007-2013 pour donner «une impulsion politique dont l'Union a aujourd'hui besoin de façon urgente», comme le dit Nicolas Schmit, ministre luxembourgeois délégué aux Affaires européennes, dont le pays exerce la présidence tournante de l'UE. Mais les divergences entre Etats membres son