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Malade mais maitre de sa vie

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Le comité d'éthique confirme le droit du patient à arrêter les soins ou à les refuser, contre l'avis des médecins et au risque de précipiter sa mort.
publié le 10 juin 2005 à 2h33

L'évolution est nette. Après le législateur, c'est au tour du comité consultatif national d'éthique (CCNE) de dire clairement dans un avis rendu public hier, «que devant le refus d'un traitement d'un patient, le médecin ne peut passer outre». Même si la vie du patient est en jeu, et même si le médecin peut estimer que son attitude va à l'encontre du principe de «bienfaisance» censé le guider. Une prise de position qui souligne combien, aujourd'hui, la prise de décision en médecine devient de plus en plus «copartagée».

Onze recommandations. De fait, depuis la loi Kouchner de 2002 sur les droits des malades, puis le texte adopté à l'unanimité par le Parlement sur la fin de vie en avril dernier, la question est censée ne plus se poser. Le législateur ayant affirmé que lorsque le patient est conscient, le médecin se doit d'accéder à sa demande, quelles qu'en soient les conséquences. Exemples : un témoin de Jéhovah en danger de mort et qui refuse une transfusion sanguine, mais aussi un malade qui renonce à la chimiothérapie de la dernière chance, à une trachéotomie ou à une perfusion. Or devant ces situations, bien des médecins résistent. Mettent en avant la «fragilité» de la personne, voire son «autonomie limitée», quand ils ne pointent pas des attitudes relevant à leurs yeux de comportements sectaires.

Le CCNE propose onze recommandations. D'abord, anticiper au maximum pour éviter que les décisions importantes ne soient prises en situation de crise. Promouvoir ensuite au maximum