Après des années de polémiques passionnées qui ont pu tourner à la bataille judiciaire, le débat autour de la fin de vie va peut-être connaître enfin une vraie accalmie. Les sages du Comité d'éthique ont en effet approuvé hier l'esprit de la loi votée en avril et qui permet à tout malade conscient de refuser un traitement, même si cela doit entraîner sa mort. Ils se sont contentés de souligner les rares exceptions qui confirment la nouvelle règle, tel le cas des femmes enceintes qui pourraient mettre la vie de leur enfant en danger. Plus de deux mille ans après Hippocrate, les médecins se voient obligés d'ajouter un codicille à leur serment, leur intimant une modestie nouvelle à quoi ne les avaient pas préparés vingt siècles de progrès médicaux vertigineux. Tel est le paradoxe : alors qu'ils n'ont jamais eu autant de pouvoir, celui que confèrent une science et une technique de plus en plus complexes et de plus en plus performantes, non seulement ils doivent respecter les droits des malades mais, si ceux-ci choisissent de ne pas se soigner, ils doivent respecter leur volonté. On ne fait pas le bien des gens contre leur gré. La pilule peut être amère, quand on a régné si longtemps et si longtemps sans partage. Pourtant, la grande majorité du corps médical semble accepter sans trop rechigner ces nouvelles règles. Les excès les acharnements de la médecine y poussent, notamment dans le cas de ces malades chroniques qui endurent mille maux pendant mille ans et qui à un moment,
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