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Libération

Immigration: la droite dégaine les quotas

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Nicolas Sarkozy, qui a rallié à ses idées Dominique de Villepin, veut pouvoir choisir les nouveaux migrants.
publié le 11 juin 2005 à 2h33

Chut, ne prononcez pas le mot «quota» ! Immigration «choisie», voilà le terme retenu par le couple Villepin-Sarkozy, soucieux d'avancer sans guerroyer sur un dossier aussi sensible. Au ministère de l'Intérieur, on fait comprendre que Villepin ­ opposé aux quotas ­ laisse le champ libre à Sarkozy, sans avoir l'air de trop se renier. Vendredi, en installant le Comité interministériel de contrôle de l'immigration, le Premier ministre a demandé qu'on lui fasse des propositions dans les prochaines semaines. Sur la lutte contre l'immigration clandestine et sur l'accueil de «travailleurs étrangers qualifiés en France».

Le premier volet est un radotage qui dure depuis des décennies, puisqu'il s'agit «d'augmenter-le-nombre-de-reconduites-à-la-frontière», de lutter contre «les-mariages-blancs», «le-travail-illégal» et «les-détournements-de-procédure-d'asile» et même contre la fraude aux soins gratuits, l'aide médicale d'Etat (AME).

Le second volet est aussi une vieille lune, mais encore jamais tentée, qu'on la nomme «quota» ou «immigration choisie».

Inefficace. En 1997, c'était déjà la solution prônée au PS par Julien Dray, Henri Emmanuelli ou Michel Rocard. Julien Dray déclarait vendredi : «Etablir des quotas est une nécessité.» Mais il se démarque de Sarkozy qui, selon lui, «détourne le débat sur les quotas au profit de son concept à lui qui est l'immigration choisie, celle qui l'arrange. C'est une politique de protection qui sera totalement inefficace». Les quotas de Dray, les voilà :