Ce qui suit est une version condensée du carnet de bord tenu jour après jour par la cellule mise en place au sein de Libération afin de faire face à l'enlèvement de Florence et Hussein, recueillir les informations qui pouvaient l'être, organiser la mobilisation et prendre les décisions nécessaires. Il repose d'une part sur les échanges quotidiens que les responsables de Libération ont eus avec des membres de la «cellule de crise» du gouvernement et d'autre part sur les contacts entretenus avec d'autres sources non officielles.
Une grande part des faits nous reste à ce jour inconnue, et le restera pour certains probablement longtemps. Ce carnet de bord ne prétend pas donner les clés de l'enlèvement de Florence et Hussein ; il faudra le croiser avec le témoignage des deux otages et enquêter sur les zones d'ombre de cette affaire. Néanmoins, ce récit au plus près de ces 157 jours décrit l'apparition de l'un membre clé du groupe des ravisseurs, celui que nous surnommerons l'Imprécateur. Il aura utilisé Florence pour tourner pas moins de six vidéos, l'une rendue publique, les autres servant dans les tractations.
Tout au long de la détention de Florence et Hussein, de multiples hypothèses ont été avancées de celle d'un contre-coup à l'enlèvement de Christian Chesnot et Georges Malbrunot, voire d'une vengeance, à celle d'une opération téléguidée par des services secrets étrangers sans qu'aucune de ces hypothèses ne s'impose clairement au regard des faits connus de nous.
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