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Libération
Interview

«En tant qu'ex-otage, j'avais un poids de les savoir là-bas»

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publié le 13 juin 2005 à 2h34

«Je n'ai pas été invité officiellement, mais je crois que c'est bien de venir. Je suis aussi journaliste. J'étais de permanence à Radio France, donc j'ai fait du direct, des réactions. Après, j'ai décidé de venir à Villacoublay pour le plaisir de la voir. Ma présence est aussi symbolique. Je ne vais pas essayer de la voir aujourd'hui. C'est le moment de retrouvailles avec la famille. On discutera plus tard. Je crois qu'on aura des choses à se dire : quel a été le ressort de son instinct de survie, qu'est-ce qui l'a fait tenir ? Le plus important aujourd'hui, c'est qu'il n'y a plus d'otages français en Irak et que la mobilisation a été formidable.

«Depuis le début, j'étais à la fois optimiste et pessimiste. Je ne sentais pas l'histoire, je voyais l'été arriver et je craignais une baisse de la mobilisation. Mais de savoir qu'elle était vivante me redonnait espoir. Et j'avais confiance dans les gars de la DGSE qui m'avaient sorti. Donc c'est à la fois une surprise et une grande joie : en tant qu'ex-otage, j'avais toujours un poids de les savoir là-bas.

«Revoir Villacoublay comme ça, c'est bizarre : ça me donne l'impression d'être un aérodrome de campagne, beaucoup plus petit que dans mon souvenir. Quand nous sommes arrivés avec Georges Malbrunot, il faisait nuit, froid, il pleuvait, il y avait des projecteurs, une tribune qui me paraissait énorme. Une impression surréaliste. Ensuite, tout va très vite : la porte s'ouvre brutalement. Ça devient vertigineux : vous êtes happé, vous