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Libération
Interview

«Florence nous encourageait tous»

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publié le 13 juin 2005 à 2h34

Bucarest de notre correspondant

«Vous ne pouvez pas imaginer à quel point je suis soulagée. Je peux enfin parler et dire à quel point Florence Aubenas nous a aidés à passer les moments durs de notre détention», raconte en pleurant de joie Marie-Jeanne Ion, journaliste de Prima TV, otage en Irak pendant un mois et demi avec son cameraman Sorin Miscoci, le journaliste Ovidiu Ohanesian du quotidien Romania Libera et leur guide irakien. «Florence Aubenas et son guide se trouvaient déjà dans le sous-sol de dix mètres carrés quand on nous y a emmenés. J'avais les yeux bandés, mais j'ai senti qu'il y avait quelqu'un d'autre dans la pièce. J'ai alors demandé si l'on parlait anglais ou français, mais personne ne m'a répondu. On m'a assise à même le sol. Quelque temps plus tard, j'ai senti une présence à côté de moi. C'était Florence. Elle a chuchoté en français, puis en anglais et m'a parlé des règles des ravisseurs : la première étant de ne pas discuter entre nous», raconte la jeune femme.

«Au début, j'avais très peur et je lui ai demandé si on lui avait fait mal. Elle m'a rassurée, en me disant avoir été plutôt bien traitée. Mais c'était très dur. Il faisait extrêmement chaud et on était tous en nage. Moi, j'ai maigri d'au moins 5 kg, mais Florence doit avoir maigri davantage encore. On nous donnait peu de nourriture : du riz, du pain, des tomates, des cornichons, du thé le matin... Florence nous disait tout le temps avoir envie d'un bon steak, alors que moi je lui parlais du café qu