Il y a quatre jours, Reporters sans frontières fêtait son vingtième anniversaire au Sénat. Vingt années durant lesquelles l'association, créée en 1985 par quatre journalistes (Robert Ménard, son secrétaire général actuel, Rémy Loury, Jacques Molénat et Emilien Jubineau), sera passée de l'agence de presse alternative à une sorte d'ONG spécialisée dans la défense des journalistes. Abandonnant en chemin à l'association Acrimed ou au journal PLPL la partie «critique des médias», RSF s'est progressivement recentrée, depuis 1991, sur les multiples cas d'entraves à la liberté de la presse à travers le monde. C'est ainsi qu'elle a été aux côtés de la direction de Libération tout au long de ces cinq mois de bataille pour la libération de Florence et d'Hussein.
L'association a mis ses moyens à la disposition de la mobilisation. Depuis une dizaine d'années, RSF, qui recense 1 800 adhérents, fonctionne avec un budget de 3,5 millions d'euros et une vingtaine de permanents installés dans son bureau parisien. Les deux tiers sont affectés au travail d'enquête, le reste étant dédié à la communication, aux publications et au fonctionnement interne. Par ailleurs, plus de cent correspondants dans le monde, pour la plupart des journalistes locaux, recensent au jour le jour les atteintes à la liberté d'informer dans ces pays. A la fois organisme d'information et outil d'action, RSF a aujourd'hui un impact certain sur la situation faite aux journalistes. Elle a pu notamment jouer un rôle moteur, il