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Libération

Le rapt, business qui fait florès en Irak

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Nombre d'Irakiens sont victimes d'une pratique devenue l'un des moyens de financer la guérilla.
publié le 13 juin 2005 à 2h34

A Mossoul, un des pires foyers de violence dans le nord de l'Irak, l'un de ses habitants racontait il y a quelques mois qu'il n'y avait plus de cambriolage. «Pourquoi se fatiguer à dévaliser une maison ? expliquait-il. Si tu veux de l'argent, tu n'as qu'à enlever ses occupants.» Dans ce pays en guerre, la prise d'otages constitue une industrie florissante. Ce vaste trafic humain touche tout le monde, tous les sexes, tous les âges, presque toutes les classes sociales. Si les étrangers constituent bien sûr des proies de choix, cette pratique très lucrative frappe d'abord les Irakiens.

Guérilla. C'est devenu l'un des principaux modes de financement des groupes de la guérilla, et l'une des premières activités des bandes mafieuses. Dans ce marché, on trouve des sous-traitants, des intermédiaires, des petits malfrats et des organisations structurées. Des agences spécialisées dans la libération d'otages ont même ouvert leurs portes à Bagdad. Les gangs s'en prennent aux notables, médecins, avocats, universitaires, commerçants, ainsi qu'à toute personne susceptible de payer. Les rançons peuvent se réduire parfois à quelques milliers de dollars. Des Irakiens racontent qu'ils évitent tout signe ostensible de richesse de peur de susciter des convoitises.

Dans ce terrible marché, les étrangers sont très recherchés. Près de 150 ont été kidnappés depuis la chute du régime baasiste. Environ vingt d'entre eux sont toujours séquestrés ou portés disparus en Irak. Fin mai, un homme d'affaires tur