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Le Royaume-Uni tient à sa «ristourne»

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Pour arracher ce rabais en 1984, Thatcher avait argué d'une spécificité britannique moins évidente aujourd'hui.
publié le 17 juin 2005 à 2h38

Londres de notre correspondante

«Assortiment de foie gras d'oie ; homard breton rôti, beurre cancalais...» Il y a plusieurs raisons pour lesquelles Margaret Thatcher a gardé un souvenir ébloui du Conseil européen du 25 juin 1984, à Fontainebleau. Le caractère exceptionnel du dîner qui fut servi à Barbizon, dont elle conserva le menu et qu'elle cite dans ses mémoires de Downing Street. Et sa victoire : elle arrachait enfin une réduction de la contribution britannique au budget européen, après d'ultimes entretiens en tête à tête avec François Mitterrand et le chancelier allemand Helmut Kohl. Vingt et un ans plus tard, la guerre a repris dans les mêmes termes.

Argument. A peine au pouvoir, dès juin 1979, le Premier ministre britannique espère à Strasbourg obtenir un rabais significatif. «Nous importions traditionnellement beaucoup plus des pays non membres de la CEE que les autres pays de la Communauté, particulièrement des produits alimentaires», écrit-elle, et c'est l'argument qu'elle fera valoir auprès de Valéry Giscard d'Estaing. «We want our money back» : sa revendication restera légendaire. Davantage d'importations hors CEE, cela veut dire davantage de droits de douane à payer, via le tarif douanier commun ­ l'une des «ressources propres» de la Communauté. Londres fait aussi valoir le poids mineur de son agriculture, quand plus de 70 % du budget européen est absorbé par le soutien au monde paysan, notamment français.

On contribue beaucoup plus ; on reçoit beaucoup moins : dè