Des conseils de discipline plus nombreux et qui se soldent quasi systématiquement par des exclusions définitives. Cette tendance, mise en lumière par deux études, l'une menée dans l'académie de Caen, l'autre dans celle de Créteil, reste difficile à admettre par les communautés éducatives, qui s'opposent sur leurs interprétations. Le fait est que les conseils de discipline, sujet plus épineux que réellement tabou, encombrent le monde de l'enseignement.
«Explosion». Les chiffres sont pourtant sans appel. Dans la vaste académie de Créteil, entre 1er septembre 1996 et le 1er septembre 2004, les conseils de discipline ont augmenté de 60 %, souligne une étude interne. Et pour l'année 2003-2004, «les exclusions définitives représentent 88 %» des sanctions. Les services du recteur tempèrent : «Ça se tasse depuis la rentrée 2004.» N'empêche. D'après l'étude, les collèges sont plus concernés que les lycées. Logique, car la loi oblige à rescolariser les élèves de moins de 16 ans dans un autre établissement. Du coup, les directions des collèges n'hésitent pas à exclure définitivement sachant qu'une place sera forcément trouvée ailleurs. En outre, les garçons représentent 90 % des exclus. Et, conclut l'étude, la pratique du «sursis» (une seconde chance est laissée à l'élève) «reste très limitée», ce qui «confirme que les conseils de discipline n'utilisent pas toute l'échelle des sanctions mises à leur disposition» et que «l'objectif du conseil de discipline est bien d'exclure définitiveme