Bruxelles (UE) envoyés spéciaux
Les tenants du non proeuropéen à la Constitution voulaient une «crise salutaire». Ils sont servis : trois semaines après le double non franco-néerlandais, la crise est là et s'aggrave à mesure que le temps passe. A la crise politique, les Vingt-Cinq viennent d'ajouter une crise budgétaire. Le Conseil européen des chefs d'Etat et de gouvernement s'est achevé vendredi à minuit et demi sur un constat d'échec : il n'a pu adopter les «perspectives financières 2007-2013». Le problème est que si la «crise est profonde», selon les mots de Jean-Claude Juncker, Premier ministre luxembourgeois et président en exercice de l'Union, rien n'indique qu'elle sera «salutaire» : «L'affaiblissement de l'Europe se fera dans un processus lent, rampant, imperceptible, dont les autres s'apercevront plus vite que les Européens», a-t-il averti. Pour le chancelier allemand, Gerhard Schröder, «un pan de l'Europe comme union politique» s'est effondré.
Le champ de ruines qu'est devenue l'Europe version franco-allemande a permis à la Grande-Bretagne de remettre en cause le projet européen tel qu'il est mené. Bien que le Premier ministre britannique soit désigné par Berlin, Paris et Luxembourg comme le responsable de l'échec du sommet, Tony Blair n'en démord pas : «Le moment du renouveau est venu, c'est la leçon de ce qui s'est passé ces dernières semaines.»
Deux visions de l'avenir de l'Europe
Tous les participants ont reconnu que le choc budgétaire était en réalité un affronte