Pour une poignée de passionnés, ce premier jour de l'été restera dans les mémoires. Si tout va bien, Cosmos-1, un satellite un peu particulier, sera lancé ce soir (21 h 46, heure de Paris) depuis un sous-marin en mer Baltique. Un vieux missile intercontinental SS18 de l'ère soviétique, baptisé Volna et reconditionné en lanceur de petit satellite, quittera la Terre pour mettre en orbite le premier voilier spatial. Le point d'orgue d'une coopération engagée il y a vingt ans entre savants russes et américains, hors des sentiers officiels, pour contourner les embûches diplomatiques de la guerre froide. Une consécration pour la Planetary Society association internationale longtemps dirigée par l'astronome et auteur de SF Carl Sagan, puis par l'Américain Louis Friedman, le père de Cosmos-1 et pour la firme de production de «divertissement spatial» Cosmos Studios, qui finance l'opération.
Cosmos-1 est un engin de 40 kg seulement. Fabriqué en Russie, il sera propulsé par une voile de trente mètres de diamètre, poussée non pas par les vents solaires ces jets de particules sont trop lents pour donner assez d'impulsion , mais par la pression de radiation née du rebond des photons de la lumière solaire sur la voile réfléchissante. Cette pression de radiation est infime : sur Terre, elle est l'équivalent de ce qu'exercerait une pièce de monnaie sur un terrain de football. Mais, à chaque seconde, la vitesse de Cosmos-1 augmentera de cinquante microns par seconde... Une accélération