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L'inflation n'enfle pas autant qu'on croit le voir

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Pour l'Insee, l'ensemble des prix a augmenté de 1,5 % en 2004. La hausse de certains produits est compensée par la baisse d'autres, moins visible.
publié le 22 juin 2005 à 2h41

Tout augmente, sauf l'inflation. Le paradoxe est désormais bien connu : il suffirait d'aller faire ses courses au supermarché pour le constater ; les étiquettes flambent et, malgré cette perception commune, la mesure de l'inflation par l'Insee reste très sage (+1,5 % sur l'année écoulée). Plutôt que d'accuser l'institut de mentir, le ministre de l'Economie et des Finances Thierry Breton s'est borné à constater hier que «les indices disponibles jusqu'ici sont souvent décalés par rapport à la réalité ressentie par les consommateurs». Résultat : «Un indicateur simple et lisible et aussi proche que possible du quotidien», à savoir le chariot type ministériel (lire ci-contre), destiné à mesurer l'évolution d'un panier de produits de consommation courante.

«Décalage». A défaut de doper la croissance, cet indicateur vise surtout à s'attaquer à ce que les économistes baptisent «décalage entre l'inflation réelle et l'inflation perçue». Un phénomène visible depuis la mi-2001, où les courbes entre la hausse des prix mesurée par l'Insee et celle ressentie par les ménages s'écartent nettement l'une de l'autre (voir infographie). Pour les économistes, l'affaire est entendue : le consommateur est victime d'un effet psychologique qui lui fait surestimer la hausse des prix, car «les ménages sont essentiellement attentifs aux biens de consommation quotidienne», souligne Philippe Waechter, directeur des études à Natexis Asset Management.

En revanche, l'inflation mesurée par l'Insee prend en comp