Ce n'est pas du côté des comptes sociaux que peut venir le salut pour les équilibres budgétaires. En tout cas pas dans l'immédiat. La Commission des comptes de la Sécurité sociale, qui s'est réunie hier, a confirmé que le déficit pour 2004 était un peu moins grave qu'elle ne l'avait craint en septembre : 11,9 milliards d'euros au lieu de 14 milliards. Mais elle a aussi revu à la hausse sa prévision pour 2005 : un trou de 11,6 milliards d'euros, alors qu'elle tablait sur 10,8 milliards.
Bémol. Pour la troisième année consécutive, la Sécu affiche donc un déficit supérieur au déficit historique de 1995 (10,1 milliards), qui avait été à l'origine de la réforme Juppé. Hier, pourtant, le ministre de la Santé Xavier Bertrand et le ministre délégué à la Sécurité sociale, Philippe Bas, affichaient un bel optimisme, se réjouissant de constater que 2005 marque «une rupture de tendance avec les années précédentes, puisque le déficit» avait «cessé de se creuser». Plus précisément : il se creuse un petit peu moins vite. Seul bémol, selon eux, le «ralentissement de la croissance de la masse salariale se traduit par une moindre progression des recettes», d'où la révision à la hausse de la prévision 2005.
Mais les deux ministres de tutelle de la Sécu préfèrent insister sur la réduction du déficit de l'assurance maladie, qui passe de 11,6 milliards d'euros en 2004 à 8,3 milliards en 2005. En oubliant de préciser, que c'est d'abord le résultat de l'augmentation des recettes (CSG, droits sur le t