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Libération

La saillie de Sarkozy condamnée par la Justice

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publié le 24 juin 2005 à 2h43

Il n'y a pas de juge à qui «faire payer» le meurtre de Nelly Crémel, la joggeuse de Seine-et-Marne. A Nicolas Sarkozy qui lui réclame une tête, Pascal Clément, le ministre de la Justice, répond : «Je veux préciser que, s'agissant de la libération conditionnelle accordée en 2003 à la personne qui vient d'être mise en examen pour l'assassinat de Mme Nelly Crémel, la loi, toute la loi, a été respectée.» Les syndicats de magistrats trouvent la réplique «minimale» compte tenu de la violence de l'attaque : un ministre d'Etat, candidat à la présidence de la République, qui nie l'un des principes de base de toute démocratie, la séparation des pouvoirs.

«Délire». «Dans son délire de toute-puissance, Nicolas Sarkozy devient à lui seul le gouvernement, le Parlement et le juge», analyse Dominique Barella. Le président de l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire et modérée) vient d'écrire à Jacques Chirac et à Dominique de Villepin pour leur demander de rappeler le ministre de l'Intérieur à ses obligations. Pour sa part, le Syndicat de la magistrature (SM, gauche) s'est adressé au Conseil supérieur de la magistrature (CSM), autorité garante de l'indépendance de la justice. Réunis en assemblée plénière hier, les membres du CSM ont décidé de s'autosaisir et ont envoyé un courrier à Chirac pour attirer son «attention sur des propos qui, par leur excès, sont de nature à porter atteinte à l'autorité de la justice et à son indépendance».

Le communiqué de Pascal Clément était très atten