En ces temps de désunion européenne, c'est une bonne nouvelle que les Vingt-Cinq soient parvenus à décider, par un vote à la majorité qualifiée, d'une politique claire sur les OGM. L'Union dit non, et maintient l'exception européenne en la matière. En dépit des pressions américaines, de la dissémination rapide des cultures génétiquement modifiées sur l'ensemble de la planète. Et de la Commission de Bruxelles qui voulait en finir avec les clauses de sauvegarde qui font du Vieux Continent une zone (presque) sans OGM. Les ministres de l'Environnement ont voulu rester en phase avec des opinions publiques massivement hostiles à ces produits, et montrer que l'Europe tient compte de ce que veulent ses peuples, malgré ce que pensent ses technocrates bruxellois.
Mais cette exception européenne est-elle justifiée sur le fond ? La réponse est un oui prudent. Certes, les OGM ne sont pas les monstres des fantasmes populaires excités par certains écologistes. La plupart des instances scientifiques ont conclu qu'ils ne présentent pas de risque intolérable pour la santé humaine. Les risques pour l'environnement existent, mais ils ne sont pas plus graves que les dégâts provoqués par les pesticides et engrais toxiques dont ils prétendent réduire l'usage. Les OGM seront peut-être même utiles, un jour. Encore faut-il le temps de faire une évaluation sérieuse du rapport entre risques, coûts et bénéfices qu'ils représentent pour les agriculteurs, et les consommateurs. Avant d'autoriser la commerci