Les Marches des fiertés ont beau investir chaque année de nouvelles capitales européennes cette fois, Bucarest et Athènes , les combats contre l'homophobie marquer des points un peu partout mariage gay en Espagne, Pacs en Suisse, procréation assistée en Suède , la longue marche des homosexuels pour l'égalité n'est pas terminée. Sous la fête, l'inquiétude. Trois minutes de silence inédites suspendront ainsi quelques instants la sarabande endiablée des chars techno de la Gay Pride parisienne. Non seulement pour rappeler, plus de vingt ans après, la persistance de l'épidémie de sida, mais aussi pour donner l'alerte sur la nouvelle hausse des contaminations chez les homosexuels hommes. Pas de quoi faire carnaval, quand on a en mémoire les infatigables campagnes de prévention menées depuis vingt ans par les associations communautaires et les pouvoirs publics. La maladie continue son oeuvre, plus sournoisement, comme si les progrès thérapeutiques réels avaient, aux yeux de certains, éloigné le danger et provoqué un relâchement dans les comportements sexuels. Plus traîtreusement encore, elle diviserait maintenant ceux qu'elle menace. Après les polémiques sur la pénalisation des contaminations «conscientes», voici que s'installerait une forme de «sérotriage» entre séropositifs et séronégatifs, succédant à la solidarité des années héroïques, quand tous les efforts portaient sur le non-isolement du malade et sa prise en charge collective. Discrimination dans un univers déjà vict
Éditorial
Longue marche
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publié le 25 juin 2005 à 2h44
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