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Libération

L'Europe, au coeur du dossier nucléaire, reste atone

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Réactions prudentes de l'UE, qui tente de convaincre Téhéran d'abandonner son programme.
publié le 27 juin 2005 à 2h44

Engagés dans de délicates négociations avec l'Iran sur le nucléaire, les Européens ont réagi hier très prudemment à la victoire de Ahmadinejad. Comme s'ils hésitaient encore à en évaluer sa portée sur ce qui les préoccupe par-dessus tout : la volonté de Téhéran de poursuivre un programme nucléaire comportant un volet militaire. Soucieux de ne faire aucun faux pas et bien incapables de lire dans la pensée d'un homme énigmatique, ils se sont contentés d'appeler à la poursuite du dialogue.

Lors de sa première conférence de presse, hier à Téhéran, Ahmadinejad s'est voulu rassurant. Alors que durant la campagne, il avait accusé les négociateurs iraniens «de faire marche arrière de cinq cents kilomètres» dès qu'ils étaient à la table des discussions, il s'est dit prêt, «en préservant l'intérêt national», à continuer le dialogue avec l'Union européenne. «La technologie nucléaire est notre droit, dans un objectif pacifique», a-t-il ajouté, reprenant le leitmotiv du régime.

Il en faudrait certainement plus pour rassurer les Européens. Ahmadinejad n'était pas, et de loin, leur favori. Son rival malheureux Hachémi Rafsandjani, réputé pragmatique, leur paraissait bien plus à même de conclure un compromis sur le dossier nucléaire. Ahmadinejad, qui a fait une campagne populiste axée sur des thèmes intérieurs, est en outre resté très discret sur la politique étrangère. Pour ajouter à l'incertitude, on connaît mal son entourage et l'on ignore qui figurera dans son équipe.

Sans enthousiasme. Si