Avec la mise en place du système du «médecin traitant», la réforme de la Sécurité sociale est censée entrer dans sa phase active. Rappelons-en le principe : une meilleure maîtrise des dépenses de santé passe par une meilleure maîtrise du nomadisme médical, cette maladie moderne qui transforme nombre de patients en «consommateurs» de médecine et surtout de médecins. D'où l'invention du «médecin traitant», à la fois conseiller d'orientation et contrôleur du parcours médical de son client, point de passage obligatoire pour ce dernier sous peine de voir diminuer ses remboursements par l'Assurance maladie. Sur le papier, l'idée ne manque pas de bon sens. Or, à trois jours de l'échéance, force est de constater qu'une grande confusion règne. Certains syndicats de généralistes dénoncent l'anarchie tarifaire qui s'annonce, l'ordre des médecins prédit un «labyrinthe» pour l'assuré. Car les spécialistes ont profité de la réforme pour imposer une augmentation de leurs honoraires. Une hausse chaotique, avec plus de trente tarifs désormais dénombrés par les mutuelles. Avec le risque de voir les plus riches s'offrir des spécialistes plus chers et moins remboursés, et donc être traités prioritairement par ces derniers. De plus, on ne sait toujours pas de combien vont diminuer les remboursements de ceux qui ne respecteront pas la nouvelle règle : les décrets ne sont pas pris, comme s'il fallait repousser, au creux de l'été par exemple, la vérité impopulaire des chiffres. Rien ne changera don
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