L'Europe n'est pas morte le 29 mai. A preuve, elle se prépare à la fusion. A tenter de reproduire l'énergie du Soleil pour continuer de briller demain. La globalisation a beau l'essouffler, le vieux continent résiste. Comme le vieux président français qui a mis tout son ressort pour que l'Hexagone accueille Iter sur son sol. Le réacteur expérimental de fusion nucléaire poussera donc au pays de Pagnol. Et avec lui, le symbole de la présence française dans la recherche fondamentale et les technologies de demain. Il fallait au moins ça pour persuader le monde entier que, sous le règne de Jacques Chirac, la France n'aura pas définitivement tourné le dos à l'avenir. La promesse d'Iter, ajoutée au premier vol de l'A380, n'avait pas suffi à convaincre les Français de doter l'Union d'une Constitution. Il est à craindre que l'obtention du projet ne suffise pas non plus aujourd'hui à garantir que le pays marche d'un bon pas vers le futur. Mais Chirac a son symbole et l'Europe, le sien : quand elle est politiquement unie, elle peut triompher des Etats-Unis et de ses alliés, même si elle doit composer. Ce n'est pas rien au lendemain de la dépression référendaire et le chef de l'Etat ne se privera pas de l'argument, le 14 Juillet, pour fournir un sens à son action. Une question demeure, celle de savoir si tous ces symboles valent bien dix milliards d'euros. Les écologistes répondent non et sifflent le pari scientifique. Et si Iter n'aboutissait à rien ? Ce serait alors beaucoup d'argent
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