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Libération
Éditorial

Révélateur

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publié le 18 juillet 2005 à 3h00

Aujourd'hui, un humain sur deux est un urbain, mais derrière la simplicité statistique se cachent toute les complexités sociales et économiques de la planète. Car si le Nord parvient tant bien que mal à maîtriser une urbanisation à 75 % qui s'est développée sur un siècle et demi, le Sud s'asphyxie avec un phénomène identique qui a pris trois fois moins de temps, à l'instar du Nigeria où la population des villes atteint 50 % avec la mégalopole Lagos qui est passée de 1 à 16 millions d'habitants en quarante ans.

Dans l'un et l'autre cas, la science démographique constate des autorégulations migratoires et natalistes, mais elle tient lieu également d'observatoire de l'état des politiques publiques. En la matière, on n'aura jamais tout essayé. Car si les tendances à l'exode rural sont un phénomène suffisamment ancien et irrémédiable pour rendre illusoire le retour à un mythique éden ruralo-villageois, elles sont le champ privilégié de l'action politique dès lors que celle-ci se fixe un intérêt général comme horizon. Selon les mesures prises ­ ou refusées ­ en faveur de la famille, du statut des femmes, des infrastructures publiques, notamment les transports pour les villes, la démographie est facteur de progrès ou de régression, de développement urbain durable ou de dégâts environnementaux définitifs. Ce qui ne veut pas dire pour autant que toutes les politiques se valent, le contrôle des naissances à la chinoise n'ayant, sur le plan de l'humanisme, qu'un lointain rapport avec le