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Libération
Éditorial

Endogène

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publié le 23 juillet 2005 à 3h04

S'il y a tout lieu d'être pessimiste face à une menace terroriste qui s'incruste dans notre horizon urbain, on s'accrochera quand même au mince filet d'espoir que les polices concernées parviennent finalement assez vite à identifier les coupables et percevoir les réseaux qui les ont aidés. La police britannique a réussi à marquer des points, après coup sans doute, et c'est tout le problème, mais on peut rapprocher son efficacité de celle des enquêteurs espagnols et turcs. C'est l'évolution du terrorisme islamiste qui, paradoxalement, redonne certains atouts aux polices. Le fait qu'il ne s'agisse plus guère, à l'instar du 11 septembre 2001, de commandos étrangers au pays où va se commettre le crime, mais de résidents sinon de natifs locaux gagnés à la cause, avantage les méthodes éprouvées du quadrillage policier classique. La vidéosurveillance des lieux publics, les analyses scientifiques des indices matériels, le recueil de témoignages, sont immédiatement utiles dans ce terrorisme endogène, sans oublier le renseignement en amont, même si, sur ce plan, les services britanniques, longtemps endormis par le Londonistan, ont accumulé du retard, alors que leurs homologues français s'y sont mis dès les années 80.

C'est un travail de longue haleine si l'on veut réussir à prévenir le pire, mais, trop souvent, il est bousculé par les urgences d'un attentat qui sème l'effroi et oblige à obtenir des résultats rapides pour rassurer une opinion chauffée à blanc. L'excès de précipitation n