Menu
Libération

«Toutes les voies sont ouvertes» à Londres

Article réservé aux abonnés
Sans illusions sur le «modèle britannique», beaucoup s'installent pour éviter le chômage en France.
publié le 11 août 2005 à 3h16

Londres intérim

«J'ai pris ma décision de partir à Londres le 21 avril 2002», explique Jean-Charles, 28 ans, diplômé en lettres modernes de la Sorbonne, aujourd'hui analyste financier à la City. «Mais je ne suis pas parti par amour pour Tony Blair. Je ne me fais aucune illusion sur le système New Labour, devant lequel la classe politique française a bien tort de s'extasier. J'avais simplement envie d'air frais. Je partais un peu pour voir. Je me suis installé chez des amis, j'ai envoyé quelques CV à des entreprises et des banques proposant d'assurer des formations de français aux cadres et hommes d'affaires. J'ai eu des réponses parfois seulement dix minutes après avoir envoyé mon e-mail au responsable des ressources humaines. Ça fait un bien fou au moral. En fait, après un entretien dans une compagnie de réassurances, on m'a demandé si j'étais intéressé par une formation d'analyste. J'étais étonné, car en France on est tout de suite catalogué suivant les études qu'on a faites. Là, non, c'est moi qui les intéressais, et peu importe si je connaissais davantage Montaigne que le marché des matières premières. J'ai compris vite qu'en Grande-Bretagne toutes les voies vous sont ouvertes. Les entreprises se chargent de vous former. J'ai plongé, et je ne le regrette pas.»

«Niche». Jean-Charles est représentatif d'une portion non négligeable des 200 000 Français qui vivent à Londres (environ 300 000 dans tout le Royaume-Uni). Beaucoup sont de jeunes diplômés attirés par les salaires él