L'appel au secours a été reçu par les pompiers à 21 h 55 exactement. Selon des rescapés, «le feu a pris au bas de l'immeuble». Ils hésitent entre le rez-de-chaussée et le premier étage pour désigner le lieu précis du déclenchement du sinistre. «J'étais chez moi. Je venais de coucher mon bébé. J'ai entendu comme une explosion. J'ai ouvert ma porte. J'ai vu de la fumée. J'ai pris mon enfant dans les bras, je suis descendue en courant. J'habitais au deuxième. Ceux qui sont restés coincés et qui sont morts se trouvaient au quatrième. Parce qu'après le feu a pris très vite», raconte madame Dosso, une jeune Ivoirienne, dont le mari, «maître-chien, était à ce moment-là à son travail». Deux familles ont été décimées. Un couple et ses deux enfants en bas âge, et une maman avec deux autres enfants. Les deux femmes étaient enceintes. L'une portait des jumeaux. Avant de mourir, les parents prisonniers des flammes ont tenté de sauver un petit garçon en le jetant par la fenêtre. Il est mort dans la nuit à l'hôpital Necker. Le bilan est de sept morts et onze blessés, qui seraient désormais hors de danger. Pourquoi ces familles ne sont-elles pas parvenues à s'échapper alors que leurs voisins du cinquième étage ont réussi à fuir ? «Ils avaient des enfants en bas âge. Peut-être qu'ils dormaient déjà. Quand ils se sont réveillés c'était trop tard», avancent des voisins en larmes. «Ici, on se connaissait tous. On est tous originaires du nord de la Côte-d'Ivoire.» Au départ, dans la panique, les
Un sinistre difficile à élucider
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publié le 31 août 2005 à 3h28
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