Les manifestants se retrouveront samedi, quai de la Gare à Paris. Un lieu symbolique. En 1991, c'est là qu'après le campement de la place de la Réunion des bâches bleues abritèrent des mois durant des familles sans logis ou mal logées. Ensemble, les associations demanderont, comme depuis tant d'années, des logements pour ceux qui n'en ont pas et en tout cas «un relogement avant toute expulsion». Elles protesteront surtout contre les déclarations de Nicolas Sarkozy, qui veut la fermeture de «tous les squats et immeubles vétustes». Car, s'il ouvre la chasse aux squats, le ministre de l'Intérieur ne donne pas de solution pour l'après. Où iront les gens ? Au ministère de l'Intérieur on a une réponse, celle que redoutent les organisations. «On relogera ceux qui sont en situation régulière, on expulsera les sans-papiers.» Une réponse simple. Trop simple en fait. Elle se traduirait par l'évacuation des hommes, des femmes, des enfants, réveillés à l'aube par une armée de policiers, sortis de leurs taudis. Il faut les imaginer ensuite montant dans des bus, avec leur baluchon, emmenés vers des centres de rétention. Après les incendies meurtriers, il n'est pas sûr que ce gouvernement assume ce genre d'images au 20 heures.
Visiteurs. «Mais, rétorque-t-on chez Sarkozy, ce serait fou, inadmissible de laisser les choses en l'état, dans des immeubles qui risquent de brûler d'un moment à l'autre.» A la préfecture de police, chargée d'appliquer ce programme, on explique «viser les immeubles pa