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Libération

Les opérations de secours tardent

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Les autorités évoquent «plusieurs milliers» de morts. L'accès aux rescapés reste difficile.
publié le 1er septembre 2005 à 3h30

Il y a d'abord les cadavres. «Les secouristes les poussent sur le côté, c'est tout ce qu'ils peuvent faire pour l'instant», déplorait hier le maire de La Nouvelle-Orléans, Ray Nagin. Puis les 23 000 rescapés qui s'entassent dans le Superdome, le stade cerné par les eaux. Privés d'électricité, ils pataugent dans les toilettes qui débordent en attendant les secours. La ville, plombée par la chaleur, et en grande partie submergée par les eaux qui ont brisé en trois endroits les digues du lac Pontchartrain, s'est changée en marais malsain. Evacuée presque totalement par sa population de 485 000 habitants, la cité, avec ses quartiers touristiques, est devenue un butin que de nombreux résidents démunis se sont mis à piller.

Le niveau des eaux, qui atteint six mètres par endroits, continuait hier de monter, avant de se stabiliser dans la soirée selon un officier de l'US Army. Depuis deux jours, des hélicoptères déposent en vain des blocs de béton et d'énormes sacs de sable de près d'une tonne et demie sur les digues fragilisées du nord de la ville pour en colmater les brèches. Les stations de pompage ont cessé de fonctionner. La gouverneure de la Louisiane, Kathleen Blanco, n'a pu que constater hier : «La situation est très, très désespérée.»

Aucun bilan précis des victimes n'était encore disponible hier soir dans les trois Etats dont les côtes ont été frappées, la Louisiane, le Mississippi et l'Alabama. Mais pour Ray Nagin, le maire de la Nouvelle-Orléans, le nombre de morts pourrai