Sous couvert d'apporter des solutions à l'habitat des plus démunis, Villepin a glissé dans son programme logement deux mesures très concrètes, qui sont, en fait, destinées à la classe moyenne supérieure. Le prêt à taux zéro, aidant les ménages à accéder à la propriété, sera étendu à des foyers bénéficiant de 7 000 euros de revenus mensuels maximums en ville. Autre cadeau : les intérêts des prêts octroyés par les parents ou grands-parents à leurs enfants ou petits-enfants pour l'achat d'un logement «seront entièrement défiscalisés à hauteur de 50 000 euros».
Préfabriqués. En revanche, les familles logées dans des immeubles dangereux ou les ménages modestes confrontés à une grave crise devront se contenter de peu. 50 millions d'euros seront consacrés à la réhabilitation des centres d'hébergement et de réinsertion sociale. La Sonacotra est missionnée pour réquisitionner des terrains et y installer 5 000 logements préfabriqués pour y installer temporairement des familles dans les situations les plus critiques. «Nous sommes atterrés par la réponse de Villepin aux familles qui ont peur de leurs taudis. On leur propose 5 000 logements d'urgence et ce sera en banlieue, le long des autoroutes», commente Jean-Baptiste Eyraud, président de Droit au logement. En ce qui concerne la production du logement social (1,3 million de demandeurs), le Premier ministre a annoncé une mobilisation des terrains publics, notamment de Réseau ferré de France, pour bâtir 20 000 HLM. Ce qui paraît peu au r