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Libération

Le social révise tous ses minima

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La prime pour l'emploi est revalorisée et mensualisée dans une logique d'incitation au travail.
publié le 2 septembre 2005 à 3h30

En matière sociale, le villepinisme repose sur deux idées simples. Un: si les patrons n'embauchent pas, c'est qu'ils ont souvent peur de ne pas pouvoir licencier. Deux: s'il y a tant de chômeurs, c'est qu'ils n'ont pas toujours intérêt à travailler. Le «plan d'urgence pour l'emploi» lancé dès son arrivée à Matignon par Dominique de Villepin déclinait la première idée. La «deuxième étape» dévoilée hier reprend la seconde. Sous la gauche déjà, plusieurs rapports (1) avaient souligné l'effet dévastateur du trop faible écart entre les plus faibles revenus du travail et les minima sociaux. Mais les socialistes ont longtemps hésité à mettre en place un système d'impôt négatif donnant un bonus aux revenus du travail, craignant de voir s'ouvrir une «trappe à bas salaires». Laurent Fabius a convaincu Lionel Jospin de mettre en place, en 2001, la prime pour l'emploi (PPE), dont les effets restent, selon Villepin, insuffisants. Exemple cité hier par le Premier ministre: «Un célibataire à mi-temps rémunéré au Smic ne gagne que 30 euros de plus qu'au RMI, si l'on prend en compte les avantages qui l'accompagnent.»

Remise à plat. Il a donc décidé de la revaloriser et de la mensualiser. La PPE devrait ainsi apparaître comme un complément régulier de revenu accordé aux actifs, alors qu'elle est aujourd'hui perçue comme un petit cadeau fiscal accordé une fois par an à 8,8 millions de salariés modestes. Même logique d'incitation au travail pour la prime de 1000 euros promise en juin aux RMistes