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Libération

Du squat aux hôtels de fortune

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Parmi les expulsés, certains ont été relogés aux portes de Paris. D'autres ont investi un square.
publié le 3 septembre 2005 à 3h32

Recensés comme insalubres, les immeubles évacués vendredi appartenaient à des promoteurs. Voilà pour les points communs. Car si les habitants de la rue de la Tombe-Issoire (XIVe arrondissement) ont accepté le relogement «provisoire» dans des hôtels, ceux de la rue de la Fraternité (XIXe) ont refusé une «destination» qui, disent-ils, les mènera à terme vers un autre squat.

Rue de la Fraternité : les télés ont été prévenues, pas les habitants

Lorsqu'ils se sont couchés, jeudi, les squatteurs de la rue de la Fraternité ne savaient pas qu'ils allaient être expulsés le lendemain. Ni qu'ils allaient passer la nuit de vendredi à samedi à la belle étoile. Ces 18 familles (68 personnes) dont un bon nombre d'enfants, occupaient depuis une dizaine d'années une ancienne imprimerie de la MGEN (Mutuelle générale de l'Education nationale). Il y a deux ans, celle-ci a revendu le local, déjà squatté, à un marchand de biens, la SPI Beaufort. Avec cet immeuble, situé en bordure du très résidentiel quartier de la Mouzaïa, proche du parc des Buttes-Chaumont, le nouveau propriétaire pouvait espérer faire une belle culbute, le prix du mètre carré s'y négociant entre 4 000 et 5 000 euros.

Avec le soutien de diverses organisations caritatives, les habitants de la rue de la Fraternité s'étaient constitués en association. Leur objectif : être relogés et, pour ceux qui ne sont pas en règle, obtenir des papiers. Ils sont pour la quasi-totalité d'origine ivoirienne, dont 25 en situation irrégulière. La plup