Los Angeles correspondance
L'ouragan a fait resurgir la question noire. Leader de la communauté afro-américaine, le révérend noir Jesse Jackson a attaqué vendredi George W. Bush, en demandant pourquoi les Noirs «piégés dans la souffrance» étaient exclus des postes de responsabilité dans les opérations de secours. «Il y a 120 000 personnes à La Nouvelle-Orléans gagnant moins de 8 000 dollars par an. Ils sont pauvres, ils sont noirs», a-t-il ajouté. Spécialiste de l'histoire urbaine des Etats-Unis, Joel Kotkin est l'auteur de The City, A Global History. Editorialiste au Wall Street Journal et au Los Angeles Times, il fait partie du think-tank New America Foundation (Washington). Entretien.
On a vu les images d'une population misérable abandonnée à son sort dans La Nouvelle-Orléans inondée. Pourquoi ne s'agit-il que de Noirs ?
A La Nouvelle-Orléans, les deux tiers de la population sont noirs. Historiquement, la Louisiane a toujours eu une forte population noire, des descendants d'esclaves. C'est une population qu'on pourrait qualifier d'immigrants forcés, comparés aux Hispaniques par exemple qui, eux, choisissent de venir dans ce pays. L'immigration est très faible dans cette ville, autour de 5 %, alors qu'il y a 28 % d'immigrants à Houston au Texas, 40 % à Los Angeles ou 60 % à Miami en Floride.
Quelles sont les autres spécificités de la ville ?
C'est une ville en déclin depuis vingt ou trente ans. Elle vit de l'industrie du tourisme, de son passé. Et même s'il y a le pétrole du go