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Libération

La menace d'une crise pétrolière majeure

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Plusieurs pays européens vont fournir de l'essence aux Etats-Unis afin d'éviter un choc mondial.
publié le 3 septembre 2005 à 3h32

Une première depuis la guerre du Golfe de 1991. L'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui veille aux intérêts pétroliers de ses 26 pays membres depuis 1974, va piocher dans ses stocks stratégiques. Et demander à l'Union européenne de fournir de l'essence aux Etats-Unis. France, Espagne, Allemagne et Belgique ont déjà assuré vendredi qu'elles étaient prêtes à convoyer jusqu'à 30 millions de barils sur un mois. 30 autres millions seront puisés dans les propres réserves des Etats-Unis. Le monde dévore 84 millions de barils par jour, et les réserves stratégiques de l'AIE s'élèvent à 4 milliards de barils, soit l'équivalent d'au moins 118 jours d'importations nettes. «Katrina est un problème majeur, confirme Jean- Marie Chevalier, professeur d'économie à Paris-Dauphine, ne pas intervenir aurait pu créer une crise majeure.» Et susciter un nouveau choc pétrolier, lié à la pénurie d'essence, beaucoup plus violent que le choc rampant actuel avec un baril qui flirte avec les 70 dollars. «Si une crise de l'essence intervient, reconnaît aujourd'hui Claude Mandil, directeur exécutif de l'AIE, elle se propagera au niveau mondial très rapidement.»

«La somme de toutes les peurs.» C'est par ce titre alarmiste que l'Agence américaine d'information sur l'énergie résumait, cette semaine, l'après-Katrina. La pétrodépendance américaine (25 % de la consommation mondiale de pétrole) a pris un tour dramatique avec, en plus du chaos social, une menace économique : la quasi-paralysie de 8 raffine