Sarkozy a tenu promesse. Mardi dernier, au lendemain de l'incendie qui a fait sept morts rue du Roi-Doré à Paris, il avait prévenu : «Il faut fermer tous ces squats et tous ces immeubles pour arrêter ces drames et c'est ce que j'ai demandé au préfet de police.» Vendredi, le ministre de l'Intérieur est passé aux exercices pratiques : 140 personnes des hommes des femmes, des enfants, en majorité de nationalité ivoirienne ont été réveillées à l'aube et expulsées de deux immeubles de la capitale, rue de la Fraternité (XIXe) et rue de la Tombe-Issoire (XIVe). «Dans cet immeuble, il y a une dizaine d'enfants scolarisés dans les écoles du quartier. Je juge scandaleux qu'on puisse se livrer à une évacuation un jour de rentrée scolaire», protestait sur place Pierre Castagnou, le maire (PS) du XIVe. Selon l'entourage du ministre de l'Intérieur, ces opérations auraient été décidées «en totale concertation avec Dominique de Villepin et le reste du gouvernement». Tout à son souci de droitiser son rival potentiel, le Premier ministre laisse Nicolas Sarkozy se caricaturer dans un rôle brutal, tout en lui permettant de mener la sale besogne.
«Acharnement», «précipitation», «agitation», «recherche de médiatisation», les élus de gauche et les associations oeuvrant dans le domaine du logement ou de la lutte contre l'exclusion n'avaient pas de mots assez durs pour dénoncer ces expulsions. «La stigmatisation des personnes les plus exposées à la crise du logement, c'est la grosse ficelle pour