Menu
Libération

Une rentrée scolaire «angoissante et révoltante»

Article réservé aux abonnés
Dans les écoles des enfants expulsés, parents et instituteurs sont choqués.
publié le 3 septembre 2005 à 3h32

Vendredi soir, dans ce coin du XIXe arrondissement de Paris, les parents «favorisés» tenaient une veillée d'armes pour organiser la «lutte», mais, avant toute chose, le ravitaillement, les bains, le couchage des enfants expulsés du squat. «On a passé la journée avec eux», explique Fabienne Messica, déléguée FCPE (Fédération de parents d'élèves). «Le téléphone arabe a fonctionné dès l'aube via les réseaux de l'école.» En ce jour de rentrée, il était difficile pour tous ceux qui fréquentent les écoles Brunet et Compans de ne pas se heurter à l'impressionnant déploiement des forces de l'ordre. «Les enfants ont vu leurs copains leur faire coucou derrière des policiers», raconte un couple qui pensait jusqu'alors que «Sarkozy ne disait pas que des conneries. Là, ça fait froid dans le dos».

Soutien. «Pourquoi ici ?» s'insurge Fabienne Messica. «Ce sont des familles très investies dans le quartier et l'éducation des enfants, toujours impeccables. Plusieurs étaient délégués de parents d'élèves.» Les occupants du squat avaient monté une association proposant des activités artistiques pour enfants. «Nous sommes bouleversés par cette violence, il y avait tellement de choses autour de ce lieu, de soutien, d'échanges, de familiarité entre les enfants d'origines différentes, on était en phase de trouver des logements», témoigne un groupe de parents qui a commencé à distribuer des tracts dans le quartier. «Ma fille est en CE1, sa copine est Noura. Celle-ci lui a dit que les policiers étaient