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Libération
Éditorial

«Dallas»

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publié le 5 septembre 2005 à 3h32

Ce n'est plus un pouvoir politique, c'est une série télévisée. Entre Desperate Housewives et Urgences, la vie de ceux qui nous gouvernent alimente la chronique sur un mode qui rend de moins en moins perceptible le rapport entre les grands enjeux de la nation et le jeu démocratique supposé leur apporter des réponses. Comment le pays, vingt mois durant, va-t-il tenir le peu de rang qui lui reste avec un président de la République dont l'état de santé, pour ce que l'on en sait, imposera forcément une activité réduite ? Comment vont-ils tenir dans le parti majoritaire entre un président (de l'UMP) qui prône en 2007 une «rupture» avec trente ans de gaullo-chiraquisme et un Premier ministre qui tire des chèques fiscaux sur 2007 quand en 2005 les finances de l'Etat relèvent du surendettement, le tout sur fond de misères sociales inflammables ? Comment, dans ces mêmes sphères, vont-ils résister à en venir aux mains quand la suspicion paranoïaque semble devoir tenir lieu de compagnonnage ?

Jacques Chirac se grandirait en faisant don maintenant à son pays d'un débat présidentiel susceptible de sortir de l'indécision européenne, économique, sociale sinon identitaire qui le plombe. Une démission ne ferait qu'anticiper sa non-candidature rendue irrémédiable avec le triple handicap d'une panne sèche politique après l'échec du référendum, d'un âge avancé et d'une santé qui n'a plus l'insolente vigueur des années d'avant. Mais, pas plus que ses prédécesseurs, Jacques Chirac n'est du genre à