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Libération

Coup de bluff plutôt que vraie menace

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Le «geste» de Total et BP devrait déboucher sur un compromis.
publié le 10 septembre 2005 à 3h38

Chassez la fiscalité et elle revient au galop. Mercredi, Thierry Breton assistait à la convention de l'UMP consacrée au «nouveau modèle français». Devant lui, Nicolas Sarkozy programmait une baisse générale de tous les taux d'imposition, y compris ceux pesant sur les sociétés. Le lendemain, sur France 2, le même Thierry Breton prenait son air le plus grave pour menacer les compagnies pétrolières d'une «taxe exceptionnelle», destinée à redresser une «situation exceptionnelle». Une manière de renvoyer sur les pétroliers la responsabilité de la hausse des prix. En fait, si on lit bien les déclarations du ministre des Finances, il s'agissait d'un dernier recours, au cas où les compagnies, jusqu'ici récalcitrantes, n'agiraient pas d'elles-mêmes. D'ailleurs, vendredi soir, l'ambiance à Bercy était à la détente. Le ministre se félicitait de la décision de Total et BP dans un communiqué où le mot «taxe» avait disparu. La réunion de vendredi prochain sera donc amicale.

Le coup de bluff de Breton a donné satisfaction à de nombreux élus de «base» de l'UMP, à l'image de Lionnel Luca, député (UMP) des Alpes-Maritimes, qui milite pour que l'Etat ramasse une partie de «la manne» engrangée par les compagnies. Ces élus sont sensibles aux réclamations des électeurs, dont un bon nombre sont exposés à la hausse du prix des carburants.

Mais le ministre des Finances donne aussi raison aux exigences venues de la gauche, qui, elle, ne se contentera pas de la baisse légère promise par les pétroliers.