Septembre 2000, un nouveau siècle s'ouvre sur une déclaration de solidarité sans précédent. Sous l'égide de l'ONU, 189 chefs d'Etat et de gouvernement s'engagent à tout faire pour remplir des objectifs quantitatifs et qualitatifs de nature à réduire sensiblement toutes les formes de pauvreté humaine au plus tard en 2015. Pour cela, ils adoptent les «objectifs du millénaire pour le développement», au nombre de huit. Certes, le monde a assisté à des améliorations spectaculaires : l'espérance de vie a gagné huit ans, l'analphabétisation est globalement en recul, la proportion de personnes vivant avec moins d'un dollar par jour diminue en Asie. Mais voilà : au rythme actuel, le monde n'atteindra en 2015 qu'un ou deux objectifs du millénaire, comme celui qui consiste à réduire de moitié la pauvreté monétaire. Et encore, grâce aux progrès accomplis en Chine et en Inde. L'Afrique subsaharienne devra attendre l'an 2147. Petit tour d'horizon d'un compte à rebours mal enclenché.
Réduire de moitié l'extrême pauvreté et la faim
Plus de 1,2 milliard de personnes survivent avec moins d'un dollar par jour. A New York, certains ne manqueront pas de souligner qu'au cours des années 90 la proportion des personnes souffrant de l'extrême pauvreté monétaire est passée de 30 % à 23 %, soit 123 millions en moins. Mais d'autres ajouteront qu'une fois retranchés les progrès de la Chine, «le nombre des individus extrêmement pauvres a en fait augmenté de 28 millions». De même le nombre de personnes souf