Au cul des vaches et à la table des puissants. Du pur Chirac joué par Dominique de Villepin. Depuis la chute d'Alain Juppé, le chef de l'Etat ne cache pas qu'il aimerait faire de son Premier ministre et ancien secrétaire général de l'Elysée un possible successeur. Son hospitalisation de la semaine dernière a accéléré le processus de passage de témoin. Et ce n'est pas sans plaisir que le locataire de Matignon revêt par touches les habits du Président. Cela n'a pas échappé à Nicolas Sarkozy qui s'est offert hier une minivirée en Pologne où il a posé aux côtés de l'ancien chef d'Etat, Lech Walesa, histoire de montrer qu'il est, lui aussi, capable de jouer dans la cour des grands.
Vitrine. Après le premier Conseil des ministres depuis le séjour au Val-de-Grâce de Jacques Chirac, Dominique de Villepin, lui, a filé à Rennes pour se rendre au Salon de l'élevage. Un bain de foule d'une heure et demie à tâter de la charolaise les pieds dans le fumier et un discours de plus de vingt pages dans une salle surchauffée pour bien signifier qu'il se situe dans la lignée de son mentor. De là, il a pris l'avion pour New York. A peine arrivé aux Etats-Unis, il devait dîner avec le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, à la résidence de l'ambassadeur de France auprès des Nations unies. Ce matin, le joker de luxe de Jacques Chirac assistera à une réunion du Conseil de sécurité sur le terrorisme, en présence notamment du président américain George Bush affaibli par sa gestion de l'ouragan Katri