Kaboul envoyé spécial
Grand trafiquant de drogue et d'antiquités, le seigneur de guerre Hadji Almass («le Diamant») a de quoi s'acheter de bonnes provisions de voix en vue des législatives de dimanche. Pendant trois ans et demi, il a déclaré au pouvoir central alors dépourvu d'armée nationale avoir 21 000 hommes sous ses ordres, alors qu'il n'en a en réalité que quelques dizaines ou centaines. Il a encaissé leurs soldes, environ trois millions et demi de dollars, selon des chiffres fournis par le secrétariat du futur Parlement. Avec tout cet argent, Hadji «le Diamant», qui se présente dans la plaine du Chamali (nord de Kaboul), a de bonnes chances d'être élu dimanche. Il retrouvera sur les bancs du Parlement d'autres trafiquants et criminels de guerre, qui tous cherchent à se faire élire, ne serait-ce que pour l'immunité parlementaire qu'un siège de député leur procurera.
68 sièges pour les femmes. On trouvera donc de tout parmi les 249 députés de la future Assemblée nationale : islamistes, talibans, chefs tribaux, héritiers du défunt commandant Massoud, vrais démocrates, un ou deux intellectuels et sans doute quelques communistes, qui ont profité du vote pour revenir sur le devant de la scène. Plus des femmes, puisque 68 sièges leur ont été réservés. Dont Malalaï, la jeune femme qui avait osé dénoncer le règne des seigneurs de guerre lors de la conférence préparatoire à la Constitution, ce qui lui vaut une belle popularité.
Dernière étape du processus politique mis en plac