Un «mini-market» pour guérir les maux de l'âme. Le modèle est nouveau. Mais totalement dans l'air du temps. Il affiche son succès. Le cabinet est à deux pas des Champs-Elysées, à Paris. Il y a une entrée dérobée, pour les «people» qui veulent rester discrets. Moquette, statuettes, bibliothèque. Un couloir dessert des bureaux richement décorés et calfeutrés. Chaque praticien y alterne, au fil de la semaine. Dans la salle d'attente, des livres «à consulter». Ecrits par ceux qui oeuvrent ici. De Comment bien choisir son psy à J'arrête de fumer sans grossir en passant par Petit dyslexique deviendra grand.
«Utilise Sylvie». Au téléphone, la standardiste annonce la couleur : la consultation, c'est 80 euros. Pas remboursée. «On essaie de ne pas angoisser les gens sur les tarifs», explique une secrétaire. Pluralis, «centre de consultation pluridisciplinaire», colle à son temps. Il réunit une trentaine de professionnels psychothérapeutes, psychanalystes, psychologues au même endroit pour aborder d'une «nouvelle façon» la psychiatrie, explique Sylvie Angel, la fondatrice des lieux et psychiatre de formation, débordée. Son souci : l'efficacité. Sylvie Angel dit qu'elle récupère des patients sur qui tout a échoué. Pour elle, le modèle analytique ne répond pas à tout. Exemple. Il y a vingt ans, «on disait aux mères d'enfants autistes : madame, faites une psychanalyse ! Elles voulaient juste être aidées dans leur relation avec l'enfant». Pour y répondre, il faut donc «trouver la bonne