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Libération

Feu sur Freud

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La parution du «Livre noir de la psychanalyse» est le dernier épisode d'un long conflit opposant violemment les analystes à des tenants de la psychothérapie.
publié le 17 septembre 2005 à 3h43

Péremptoire : «Moi, j'applique à la lettre le principe de l'historien Vidal-Naquet. On ne discute pas avec des gens qui veulent vous tuer. On parle d'eux, sans eux. Pas de débat», s'enflamme Elisabeth Roudinesco, historienne de la psychanalyse.

Agacé : «Ce débat ne m'intéresse pas. C'est vieux, aigri, cela ne rend pas intelligent. Revenir sur comment Anna Freud, la fille de Freud, a caviardé les propos de son père... Tout le monde le sait, cela m'emmerde», poursuit Laurent Levaguérese, qui dirige le site OEdipe, portail de la psychanalyse.

Lointain : «Attendez, je n'ai pas le temps», murmure de sa voix de vieux sage René Major, grande figure du milieu. «Tout cela est médiocre.» Certes... Mais depuis la sortie, le 1er septembre, du Livre noir de la psychanalyse, c'est tout feu tout flamme.

«Une rare violence». Et la guerre est repartie de plus belle entre les fils de Freud et les tenants de pratiques psychothérapeutiques, dites comportementalistes ou cognitives.

«Cet ouvrage est ignoble», tempête Elisabeth Roudinesco dans une note de lecture pour le site OEdipe. «Les freudiens sont mis en accusation. Sont brocardés avec une rare violence tous les représentants du mouvement psychanalytique depuis ses origines. Les chiffres sont faux, les affirmations inexactes, les interprétations parfois délirantes. Les références bibliographiques sont tronquées et l'index est un tissu d'erreurs. La France et les pays latino-américains sont traités de pays arriérés, comme si la psychanalyse y ava