Le scrutin de dimanche en Allemagne est donné par certains comme le plus important depuis près d'un demi-siècle. Pour les Allemands d'abord. Les sondages les montrent partagés entre les partisans de la démocrate-chrétienne Angela Merkel, qui prêche la rupture avec le «modèle rhénan» et des réformes radicalement libérales, et les adversaires de cette rupture. Que ceux-ci préfèrent les réformes graduelles et limitées mises en oeuvre par le chancelier social-démocrate Gehrard Schröder, ou qu'ils rêvent d'un retour à l'Etat-providence prôné par une «gauche de la gauche» aux accents populistes.
Mais le résultat importe à tous les Européens. L'Allemagne, première puissance économique de l'Union, est une locomotive, ou un boulet, pour la croissance de ses voisins. L'élection de Merkel y changerait les équilibres, Berlin se rapprochant de Londres et de Washington. Le vieux couple franco-allemand entrerait dans une période de séparation de corps, sinon de biens, Angela étant bien plus séduite par le fringant Tony (Blair) que le vieux Jacques (Chirac).
De ce côté-ci du Rhin surtout, cette élection allemande est suivie avec un vif intérêt, tant on croit y voir le miroir de la situation hexagonale. La «gauche de la gauche» espère qu'un succès du Linkspartei renforce ses propres espoirs de doubler le parti socialiste. La droite de la droite mise sur la victoire de Merkel pour démontrer la nécessité de la «rupture» d'avec le modèle social européen que promet Sarkozy. Jusqu'au scénario de «g