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Schröder-Merkel, un duel a suspense

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Entre le chancelier SPD et la candidate de la CDU, rien n'est joué. Il se pourrait qu'aucune réelle majorité ne sorte des élections dimanche. Scénarios.
publié le 17 septembre 2005 à 3h43

Berlin de notre correspondante

A deux jours des législatives, le suspense reste entier. Dimanche, 61,2 millions d'électeurs allemands devront décider s'ils veulent basculer à droite après sept ans de gouvernement «rouge-vert» (SPD-Verts). Dans un système majoritaire, la réponse serait claire et nette : c'est elle ou lui. «Elle», c'est Angela Merkel, la candidate conservatrice qui promet qu'avec la CDU-CSU le pays ira beaucoup mieux. «Lui», c'est Gerhard Schröder, le chancelier social-démocrate qui a mis en oeuvre, durant son second mandat, des réformes jugées néolibérales. Mais dans le système allemand, rien n'est simple. Surtout quand il y a, comme c'est le cas, 30 % d'électeurs indécis. A la veille du scrutin, on évoquait à Berlin des scénarios-catastrophes : le spectre d'une «grande coalition» entre sociaux-démocrates et conservateurs (lire ci-dessous), voire un plan secret d'Angela Merkel consistant à convoquer de nouvelles élections dans le cas où aucune majorité claire ne sortirait des urnes.

Schröder placide. Au début de la campagne, tout le monde donnait pourtant Schröder perdant. Mais «il a fait preuve d'une placidité bluffante et d'un sens du timing génial», analysait hier Bernd Ulrich dans le quotidien Tagesspiegel. «Si seulement il nous avait gouvernés comme il a mené sa campagne électorale, ces élections n'auraient pas été nécessaires...» Le 22 mai, Schröder avait créé la surprise en annonçant des élections anticipées. Suicide, panique, tactique ? Son parti venait