Achacun sa leçon d'allemand. De gauche ou de droite, issus du camp du oui ou de celui du non à la Constitution européenne, les politiques français interprètent l'enjeu des élections outre-Rhin à l'aune de leurs intérêts stratégiques et/ou programmatiques. Car ce scrutin s'est mué en miroir des fractures qui traversent les partis hexagonaux.
Surenchère. A droite, l'éventuel succès de la CDU d'Angela Merkel attise les incantations à la «réforme» libérale et au «changement générationnel» entonnées par les sarkozystes de l'UMP. A gauche, échos du divorce entre le SPD de Gerhard Schröder et le Linkspartei d'Oskar Lafontaine, ce sont des appels au «rassemblement» et des procès en «dérive libérale» de la social-démocratie qui s'affrontent. Apôtre de la «modernité» socialiste, Strauss-Kahn a déploré par avance vendredi, dans le quotidien berlinois Tagesspiegel, que «le discours plutôt démagogique» du Linkspartei prenne «de nombreuses voix au SPD». «Celui qui contribue à ce que son propre camp perde est naturellement sur la mauvaise voie», a-t-il ajouté. Et de se féliciter que Schröder ne se laisse pas influencer par la surenchère de Lafontaine : «Il dit ce qu'il estime juste et le défend. Cette honnêteté lui apporte de la sympathie dans l'électorat.» Façon de mettre en doute l'authenticité du gauchissement de Fabius...
Selon l'un des fidèles de DSK, l'ancien ministre Pierre Moscovici, s'il finit en fauteur de défaite du SPD, Lafontaine aura réduit «le rôle de la gauche protestataire à