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Analyse

Les années Jospin enfin «revisitées»

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Pour la première fois depuis le 21 avril 2002, les socialistes amorcent un «droit d'inventaire».
publié le 22 septembre 2005 à 3h47

Nevers, envoyé spécial.

«Je ne le dirai jamais, mais en même temps, c'est sans doute vrai...» Cette confidence est signée d'un député ex-jospiniste interrogé dans les couloirs des journées parlementaires du PS réunies à Nevers. D'où la prudence pour reconnaître un fait patent : pour la première fois depuis le 21 avril 2002, les socialistes entament leur travail de relecture des années Jospin dans leurs motions pour le congrès du Mans.

Un proche de Fabius, meilleur frère ennemi de l'ex-candidat à l'Elysée, renchérit : «La législature Jospin n'est pas un sujet. La nouveauté, c'est que la direction la revisite.» «On ne se situe plus par rapport à Jospin, explique aussi le député de la Nièvre Christian Paul, membre de la direction du Nouveau Parti socialiste. La France de 2005 n'est plus celle de 1997, ni même de 2002.»

Au congrès de Dijon, en mai 2003, l'éviction dès le premier tour de la présidentielle de l'ancien Premier ministre était encore trop fraîche pour que les socialistes puissent effectuer ce «droit d'inventaire». Cette fois, ils l'amorcent. Il faut «savoir tirer les leçons de ce qui n'a pas marché. Le bilan 1997-2002 est contrasté et partagé», écrit Laurent Fabius. Claude Bartolone, député de Seine-Saint-Denis, fait remonter à la déconvenue des socialistes lors des municipales de 2001 «le démarrage de la réflexion» qui a conduit Fabius, alors ministre des Finances, à se prononcer quatre ans plus tard pour le non au référendum européen.

Même François Hollande «n'a plus d