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Enquête

Pénurie en Ile-de-France, à qui la faute?

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Il manque 150 000 logements en Ile-de-France et les failles de la décentralisation aggravent la paralysie.
publié le 22 septembre 2005 à 3h47
(mis à jour le 22 septembre 2005 à 3h47)

La construction, publique comme privée, est en chute en Ile-de-France. Les statistiques récentes font état d'une production attendue de 12 000 logements sociaux au titre de l'année 2005 contre 16 000 l'an dernier. Tous les clignotants de l'habitat étant au rouge en région parisienne, on attendait une hausse, et c'est une baisse de 25 % qui se profile... Pourtant, la crise du logement n'est contestée par personne et touche tout le monde. Les démunis squattent des immeubles insalubres. Les jeunes prolongent la cohabitation avec leurs parents faute de loyers à portée de leur bourse. Les couches moyennes subissent des hausses de loyers à répétition. Les accédants à la propriété ont vu les prix de l'immobilier doubler en sept ans. La part des primo-accédants à la propriété est en baisse constante depuis quatre ans. Mais le logement ne semble pas vraiment au coeur des préoccupations des décideurs.

Pour répondre aux besoins des Franciliens et accompagner le développement économique et démographique de la région, il faudrait bâtir 53 000 logements par an, tous secteurs confondus (HLM, locatif privé, accession à la propriété). En 2005, on n'en construira pas plus de 36 000.

La panne est réelle. A qui la faute ? La décentralisation, qui a dilué les responsabilités sans en construire de nouvelles, est sans doute pour beaucoup dans ces chiffres calamiteux. Mais c'est surtout à cause des maires qu'on en est là aujourd'hui. L'absence de détermination de nombreux édiles municipaux est patent