Danger : Diabolik. C'est le titre du film de Mario Bava (1968), un must de la série B qui fut, mardi, la première oeuvre projetée dans la nouvelle salle de la nouvelle Cinémathèque. Devant un personnel qui a doublé ces derniers mois (de 80 à 160 personnes), ce joyau baroque, érotique et d'effroi a produit un effet revigorant. Le personnel de la Cinémathèque en a besoin, car ce titre pourrait aller comme un gant à l'histoire récente de la prestigieuse maison fondée en 1936 par Henri Langlois. Ballottée entre indépendance et financement d'Etat, errant depuis vingt ans entre nombre de projets, bâtiments, appellations, directions, présidents, la Cinémathèque française ne savait plus très bien où était sa vocation ni quel havre pouvait l'accueillir.
Mais ça y est, elle rouvre enfin. Lundi, ce sont les huiles qui inaugurent (Chirac, Villepin, Donnedieu) en visionnant le Fleuve de Jean Renoir et, mercredi, le public pourra découvrir le bâtiment beige un peu biscornu construit il y a plus de dix ans par Frank Gehry il a existé quelques mois en 1995 comme American Center, avant de fermer pour faillite. Une manière d'arrêter une longue spirale d'échecs, de redressements, de nouveaux échecs. Et surtout de souhaiter bienvenue aux spectateurs et visiteurs, en clamant : «Maintenant, place aux films !» En légère avant-première, visite des lieux avec points forts et points noirs.
Accueil chaleureux, un peu coûteux
Après quelques mois de fermeture, la Cinémathèque a abandonné la salle historique du Palais de Chaillot et celle